Accueil
Tantra
D.Odier
Cachemire
Kundalini
Sivaïsme
NDE
Le_Cœur
Castaneda
Test
Aubier
Religions
Bible
L'éveil
Drugpa
Gnostiques
Jésus
Psychanalyse
L'hindouisme
Mazda
Yoga
L'Egypte

Dominique AUBIER
 

La lecture de "Rendez-vous sorcier avec Carlos Castaneda" de Véronique Skawinska  peut provoquer l'incrédulité à propos des méthodes et des buts poursuivis par Aimel Helle. Elle se considère comme une initiée d'un niveau supérieur à Don Juan, mais elle a besoin d'avertir Castaneda (le rôle de Véronique Skawinska) par nécessité initiatique car elle va procéder à l'exégèse de l'enseignement de Don Juan. En fait elle se nomme Dominique Aubier, se dit femme de connaissance et détentrice d'un savoir d'application quasi universelle.

Petite biographie de Dominique Aubier
Message pour temps difficiles
Rendez-vous avec une femme extraordinaire
Dans le bon sens

 

Petite biographie de Dominique Aubier

Née le 7 mai 1922, à Cuers, Var, territoire réservé l'atterrissage des Zéppelin , ce qui valut à mon père de rencontrer sa provençale épouse. Je suis une fille de village et je tiens à le rester.
Mes études ont été normales c’est à dire que les ayant achevées, il a tout fallu recommencer. Grâce à Dieu, don Quichotte m’est tombé sur la tête et m’a donné du travail pour toute la vie. Il m’a entraînée en Espagne où j’ai vécu vingt ans entre la mer et le désert, en compagnie des couleuvres mais je n’en ai jamais avalées. Il m’a obligée à apprendre l’hébreu et bien d’autres choses que je ne citerai pas pour n’effrayer personne.
J’en suis maintenant à passer à l’arabe et pourquoi pas ? Rien n‘entretient la jeunesse comme l’apprentissage des langues..."

 

Message pour temps difficiles

Marie-Thérèse de Brosses

Comme le chantait Léo Ferré, "les temps sont difficiles"... Il y a plus de vingt ans que nous le savons. Aurions-nous omis de le constater que, indéfiniment égrenées par les politiques, les sempiternelles lamentations sur la "crise" auraient fini par nous affranchir ? À croire que la seule prononciation de ce mot suffirait à exorciser la réalité qu'il dénonce ! À quoi bon marteler ce terme si l'on ignore son origine (du grec "krisis" décision; bien compris, ce mot suscite automatiquement l'association : il-est-essentiel-de-prendre-une-décision) ?

Faute de concevoir la décision à prendre, aucune solution ne sera jamais apportée. Manquerions-nous à ce point de compétence que nous ne soyons pas capables d'émettre le jugement qui ferait verdict, condamnant la crise à s'effacer de manière telle que nous pourrions en sortir ? À force de maltraiter la langue française, on oublie combien elle est précise à cet égard : on ne gère pas une crise, on en sort.

I/La Surdité culturelle

Quelle attitude tenir face à une situation chaque jour plus difficile ? Les esprits les plus subtils de l'époque n'ont rien à nous prescrire en ce domaine. Que gagne-t-on à lire l'éblouissant Jean Baudrillard, à part le plaisir de voir les données issues du savoir scientifique prendre valeur de métaphores (comme si elles n'avaient d'autre service à rendre qu'à poétiser les textes, s'y fixant à la manière des étoiles, sans que le ciel intellectuel cesse d'être noir) ? L'éclat du discours, qu'on l'admire dans La Transparence du mal ou dans L'Illusion de la fin (Jean Baudrillard, La Transparence du mal, Essai sur les phénomènes extrêmes, éditions Galilée, Paris, 1990 ; L'Illusion de la fin ou La Grève des événements, éditions Galilée, Paris, 1993), ne dissimule pas l'inefficacité d'une analyse qui consiste davantage à creuser le méfait qu'à le guérir, semblable en cela à certains médicaments qui, sous prétexte de révéler à coup sûr la maladie, l'augmentent. Rien n'est plus désespérant que le chant s'élevant en fumerolles soufrées au-dessus d'une situation toxique. Plaisir sauvage de parler le pire en l'aggravant...

Pourtant, un message existe qui n'a pas été entendu...

Plusieurs livres l'ont avancé, timidement d'abord, puis avec une insistance de plus en plus ferme, jusqu'à ce qu'un ultime ouvrage (Dominique Aubier, L'Ordre cosmique ou Comment Dieu se fait penser, Plate-forme Auteur-Éditeur M.L distribution Dauphin-Diffusion, 43/45, rue de la Tombe-Issoire, 75014 Paris) en délivre l'essence. Est-ce parce que son auteur est une femme qu'il n'a pas été pris en considération ? Ou parce qu'il ne se situe pas dans le timbre du soliloque rationaliste ? Nous avons l'oreille tellement faite à la description !

Quand Jean Baudrillard déclare que : "l'accélération de tous les échanges, économiques, politiques, sexuels, nous a portés à une vitesse de libération telle que nous avons échappé à la sphère référentielle du réel et de l'histoire", nous pouvons approuver.

En épousant la notion de "vitesse de libération" (expression utilisée pour le lancement des satellites), l'assise métaphorique du constat confère une plaisante modernité à ce que nous devons accepter : que notre vie soit actuellement sortie d'un "certain espace-temps, d'un certain horizon où le réel est possible parce que la gravitation est encore assez forte pour que les choses puissent se réfléchir, et donc avoir quelque durée et quelque conséquence (L'Illusion de la fin, op.cit. p.12)".

Le brio avec lequel l'auteur commente le caractère inacceptable de ce qui arrive, prouve que la situation peut encore être pensée. Mais Baudrillard se garde bien de donner la mesure exacte de l'anomalie qu'il souligne dans son langage greffé sur l'astrophysique : le fait de n'être plus en dehors de "l'orbite référentielle des choses".

Plutôt alarmant d'entendre un philosophe aussi brillant nous assurer qu'une grève sévit dont l'Histoire serait à la fois le lieu et la victime : la grève des événements, dernière manifestation de la force qui fabrique l'Histoire.

L'identité, le sens de cette phénoménologie qui sent le ratage, sont toujours à rechercher ; le besoin de les définir hante la conscience contemporaine, dit Baudrillard, sans s'aventurer plus loin. Sa perspicacité reste celle d'un esprit qui constate le deuil et offre ses condoléances mais ne résout pas l'énigme de la situation mortelle dont il a dressé le portrait.

Notre culture poussant à sa forme ultime la délectation du mal que l'on maudit, ce constat d'échec fait sans doute partie des "choses bonnes à dire". Apparemment, il a été entendu. Serait-il normal que, dans un tel contexte culturel proche de la schizophrénie, une information positive ne puisse être perçue ? Le malade n'imagine rien qui ne soit sous la coupe de sa souffrance ; la santé est inconcevable pour lui.

Serait-ce la raison pour laquelle Dominique Aubier n'a pas crevé le mur de l'écoute conventionnelle ? Un premier ouvrage, daté de 1968, attirait l'attention sur la situation de fin de cycle et sur les mesures à prendre pour échapper à l'étau de la crise qui s'y ouvre obligatoirement. Par sa référence trop directe au rituel israélite, son titre - De L'urgence du sabbat (Plaidoirie pour une cause gagnée, deuxième tome: De l'urgence du sabbat, éditions Mont-Blanc, Genève, 1968) - ne laissait guère présager ce que le livre contenait d'enseignement, aussi la portée universelle du rite sabbatique n'a pas été envisagée, ou seulement intra-muros, dans l'enceinte de la communauté israélite.

Les Juifs religieux savent que le sabbat, en tant que rite hebdomadaire, se réfère à un ensemble de faits qui participent de la phénoménologie qui caractérise les fins de cycles. Mais, comme tous les esprits engoncés dans les formes qu'a prises leur foi, ils croient ces formes immuables.

Il n'est que d'observer la façon dont, à Jérusalem, les Juifs plient les genoux en priant devant le Mur des lamentations. Que signifie cette gesticulation obligée qui se répète normalement lors des offices ? Engagement corporel ! La personne qui effectue cette gymnastique sacrée s'exprime à elle-même l'idée à ne jamais oublier : il faut suivre le temps.

Ne pas rester immobile devant le présent dont le mur recule chaque jour un peu. Malheureusement, le rite n'est obéi qu'au degré de son insertion symbolique. Le sens qu'il est chargé de mémoriser n'est pas dégagé. Effectivement, il est plus facile de remuer ses rotules que d'aller par le monde prêcher l'obligation d'ajuster sa pensée aux productions incessamment nouvelles du temps !

Le même phénomène se produit avec le sens général du sabbat. Il est plaisant de fêter la fin de semaine par un bon dîner en famille et quelques prières autour des deux chandelles allumées par les femmes. Mais considérer cette geste féminine comme un indicatif symbolique est autrement plus dangereux! Le sens implique un travail intellectuel formidable: faire flamber, dans le réel social et civilisateur, les deux mèches que sont la Science et la Connaissance initiatique.

C'est à cela que s'attelle Dominique Aubier : "Le sabbat israélite considère ce travail comme un travail de femme. On ne reprochera pas à mon chignon de s'en être mêlé. Ceci dit, je n'ai pas vu que mon livre, publié il y a trente ans déjà, ait provoqué des remous dans la conscience des transmetteurs symboliques du message. La différence entre symbole et explication n'a pas été perçue".

Que se serait-il produit si le passage du symbole à son éclosion avait été enregistré ?

D. A. : "C'est l'ordre impératif donné par la formule kabbalistique du Pardès. Pour prononcer ce mot, il faut passer d'une syllabe à l'autre. C'est ainsi que l'on doit faire dans la vie : aller de l'avant et changer selon que l'exige le plan cyclique. Pardès, mot qui a donné paradis, comporte quatre lettres (en hébreu, les mots ne sont pas vocalisés et ne s'écrivent qu'avec les consonnes) Elles désignent les quatre étapes de la maturation dont est nécessairement l'objet toute pensée, toute expérience :

- Une information entre, c'est l'étape P.

- Elle est mise en forme symbolique, c'est l'étape R.

- Elle est relancée vers l'avenir, c'est l'étape D, celle de l'expansion adaptative.

- Enfin elle arrive à terme, c'est l'étape S, celle où tout s'éclaire et se conclut. Lorsqu'il y a élucidation, il y a aussitôt possibilité de compréhension. Le paradis c'est de comprendre".

Dominique Aubier ne s'est pas arrêtée dans son effort de faire valoir le message pour temps difficiles qu'elle a décelé dans le rituel du sabbat. Le spasme de 1968 secouait alors la génération estudiantine. Un cycle manifestait-il son désir de bien finir ? La situation, bien qu'abondamment décrite, n'a pas été identifiée. Avec Catalina ou la Bonne Aventure dite aux Français (Catalina ou la Bonne Aventure dite aux Français, Le Courrier du livre éditeur, Paris, 1982).

Dominique Aubier s'y est employée, se lançant dans un décryptage audacieux des événements qui ont entouré l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République. À vrai dire, le livre était un peu maladroit dans sa témérité. Néanmoins, par delà tous ses défauts ou ses excès, l'ouvrage fait valoir quelques idées qui ne courent pas les rues, alors qu'elles devraient y parader.

En particulier celle-ci : nous vivrions une fin de cycle notoire, celle du cycle ayant vu l'humanité surgir au terme de l'essor biologique. Nous en serions à assumer la clôture du cycle ouvert à la sortie du paradis terrestre. Quelques arguments initiatiques, fondés sur des valeurs archétypales tentent de montrer la probabilité de cette hypothèse.

Pour l'auteur il s'agissait d'une certitude difficilement communicable - pour ne pas dire totalement incommunicable - en 1982, car l'auteur n'avait pas encore publié La Face cachée du cerveau (La Face cachée du cerveau, éditions Séveyrat, 1989, réédité par Dervy en 1992, l'ouvrage qui fait l'inventaire des archétypes constituant le corpus intellectuel de la connaissance traditionnelle). Avec Catalina, Dominique Aubier appliquait les règles dont elle n'avait pas encore donné le code ! Quelle imprudence !

D. A. : "Cependant, le message pour temps difficiles se trouve déjà là ! Il se confond à l'exégèse que j'ai sécrétée et qui est restée dans les marges ignorées de notre culture. Sans doute parce qu'il n'était pas en conformité avec l'usage ? Si un message doit nous aider à sortir de l'échéance fatale que représente toujours la situation de fin de cycle, il faut bien qu'il émane d'une région réflexive non agréée par les moeurs. S'il était exprimable par le rationalisme analytique habituel à notre culture, nous l'aurions non seulement entendu mais nous lui aurions déjà obéi".

Sans se décourager pour autant, Dominique Aubier remet le thème sur l'établi.

D. A. : "C'est vrai. j'ai réitéré ! La doctrine sacrée enseigne qu'il faut toujours dire deux fois ce que l'on a mission de faire savoir. Un cri, un appel au secours, n'est audible que s'il est répété."

En avril 1993 paraît un petit essai : Le Réel au pouvoir (Le Réel au pouvoir, éditions Dervy, Paris, 1993).

D. A. : "Ce titre doit être entendu, celui poussé par des manifestants dans la rue : "Le réel au pouvoir ! Le réel au pouvoir !" Est-ce parce qu'il n'y avait pas de point d'exclamation ? Toujours est-il que cette proposition a été reçue comme le couronnement de la montée au pouvoir du gouvernement actuel. Jamais je n'ai songé à approuver une politique qui n'avait pas encore été mise en oeuvre ! Ma préoccupation était infiniment plus importante : je voulais identifier la nature évolutive de la crise et offrir le moyen d'en sortir."

En somme, il ne s'agissait rien moins que d'adjoindre aux instructions scientifiques et rationnelles le complément indispensable de la doctrine initiatique.

D. A. : "Cette fois, le tort c'était le mode de raisonnement : il n'avait pas la qualité linéaire. Il était globaliste."

C'est pourtant la mode, que diable ! La pensée systémique, si l'on en croit les grands "savanturiers" qui oeuvrent au sein de la cité scientifique ! Depuis quelques années, une prise de conscience s'impose : la raison raisonnante aurait intérêt à penser holistique.

Pratiquer avec un temps d'avance ce mode de pensée, serait-ce se vouer aux gémonies ? N'exagérons pas. Mais se heurter à l'incompréhension restait inéluctable.

À qui la faute ?

D. A. : "La mienne ? Eh bien, plaidons coupable. Dans cet essai, sont citées à la barre quelques grandes descriptions puisées dans ce que le savoir objectif offre de plus sûr. Elles sont invitées à témoigner au sujet de ce qui se passe en fin de cycle. C'est que les événements qui s'inventent dans une telle circonstance ne ressemblent plus à ceux qui se déroulaient précédemment. Par comparaison, ce sont "des choses extraordinaires !" ainsi que le déclare Henri Gaussen qui les a reconstituées à partir des traces qu'elles ont laissées à travers le cycle qui a produit les ammonites."

Tous les scientifiques qui ont observé la notion de cycle ont constaté qu'une unité fonctionne de telle manière que ce qui est au commencement réapparaît à la fin (l'Eternel retour nietzschéen). En histoire naturelle, la chose est clairement dite, au point que le Professeur Henri Gaussen l'a décrite dans tous ses détails dans un article (Introduction à l'étude des plantes à archégone et de l'évolution, (Précis de sciences biologiques, sous la direction de P. Grasset, Botanique, Masson, 1963 p. 449 et sq).

Pour ne pas jouer les bas-bleus - ce qui sied toujours mal aux femmes - je dirai que ce professeur de sciences de la faculté de Toulouse a parfaitement décrit les mécanismes des fins cycliques et qu'il a eu la patience de les décrypter au sein de l'historique des ammonites fossiles (ce qui, au minimum, nous donne une bonne leçon d'ancienneté : "Quand un phylum est près de son extinction, il se produit des choses extraordinaires et, ce qui est le plus extraordinaire pour lui, c'est le retour au type primitif.")

Ces "choses extraordinaires", sont précisément celles que Dominique Aubier voudrait soumettre à notre attention, afin d'en tirer le message utile à la gestion heureuse de notre époque.

D. A. : "Ces faits étonnants ne sont pas seulement observables dans le cadre de la Paléontologie. Ils ne sont pas le propre de l'évolution des fossiles et s'aperçoivent également dans les mécanismes qu'observe la thermodynamique. Il y a Prigogine ne dit-il pas que le chaos conduit à retrouver l'ordre ? Un chaos qui n'est pas par hasard le lieu de l'explosion entropique maximale. Il est aussi une production de l'ordre".

Le réel au pouvoir tente, en effet, de nous rendre perceptible l'incoercible mouvement qui, du chaos, ramène l'ordre. Mais où trouver l'ordre qu'il importerait de récupérer au service de l'humanité et de son histoire? Dominique Aubier refuse d'en décider de sa propre autorité. Elle convoque donc les images scientifiques. Toutes laissent entrevoir l'existence d'un mécanisme de salut, inscrit dans le programme de toute évolution en cycle.

Un mécanisme qu'il serait essentiel de connaître pour sortir de l'impasse où l'histoire se serait malencontreusement fourvoyée, s'il est vrai, comme l'affirme Elias Canetti, "qu'au-delà d'un certain point précis du temps, l'histoire n'a plus été réelle. Sans s'en rendre compte, la totalité du genre humain aurait soudain quitté la réalité. Tout ce qui se serait passé depuis lors ne serait plus du tout vrai, mais nous ne pourrions pas nous en rendre compte. Notre tâche et notre devoir seraient à présent de découvrir ce point et, tant que nous ne le tiendrons pas, il nous faudra persévérer dans la destruction actuelle."

Pour Dominique Aubier, la chose est claire : la dérive s'est amorcée le 13 juillet 1967 lorsque le gouvernement Pompidou a créé l'A.N.P.E. La crise aurait vécu là son occasion superbe : le droit de croître et d'embellir, alors que c'était le moment - le dernier moment inscrit à l'almanach du temps - pour sauver la vie. Il faut lire Le Réel au pouvoir, même si ce texte nous fait souffrir dans le sens que nous chérissons du confort relationnel. Notre brave dame - soixante douze ans vécus sans peur et sans compromission - tient sa mire braquée sur un seul objectif : le message du salut.

En quoi consisterait-il ?

D. A. : "À changer de pied. À faire comme le montrent les métaphores scientifiques appelées en exemple : quitter le secteur que détruit l'insistance du chaos et gagner le territoire où règne l'ordre."

En termes de conviction intellectuelle, qu'est-ce à dire ?

D. A. : "Rien de plus que ceci : déserter la région mentale qui a produit le chaos et chercher refuge dans celle qui a toujours disposé des secrets de l'ordre. Le rationalisme scientifique et industriel est arrivé à son point d'évolution maximale. Il faut recourir désormais au sacré et à sa doctrine".

II/Le Recours à l'ordre

Se tourner vers le sacré et lui emprunter sa doctrine : tel serait le message idéal, si le diagnostic de Dominique Aubier est juste, lorsqu'elle voit dans l'insistance évolutive trompée, qui serait celle de notre civilisation matérialiste, la source de la crise.

Appelant à son aide ces nouveaux ministres de la vérité que sont les descriptions scientifiques devenues irrévocables, la kabbaliste crie bien haut qu'il est temps de tourner bride et de courir au sacré pour lui demander secours. Mais nos facultés de comprendre ne peuvent se libérer des contraintes propres à l'époque. En 1994, l'art de communiquer se fonde sur les données objectives. Ce sont là les seuls appuis sur lesquels compter pour obtenir l'adhésion des esprits et faire consensus.

Notre auteur le sait bien : pour établir sa thèse, elle en appelle aux vérités solidement établies par nos savants.

La doctrine du sacré doit répondre à l'exigence des modalités de penser modernes. C'est une condition sine qua non. Une doctrine inaccessible n'aurait aucune puissance de communication.

Pour satisfaire à l'urgence de recourir au sacré - sans éviter la revendication de la conscience vivante qui est de comprendre rationnellement - il faudrait que la doctrine salvatrice se présente dans les formes acceptables pour nos manières de penser. Il ne suffit pas de proclamer la "force salvifique du vrai" comme l'a fait Jean- Paul II dans son encyclique Veritatis splendor, il faut que le vrai veuille bien descendre à la rue et y courir, si j'ose dire, en jeans et tête nue.

Soumettant la doctrine du sacré à l'actualisation nécessaire, La Face cachée du cerveau met en relief les critères défendus depuis toujours par les traditions, les mythologies, les religions, et les philosophies branchées sur la connaissance initiatique. Dans ce gros ouvrage (plus de 600 pages), les lois qui fondent la spiritualité sont passées au filtre de la rationalisation.

Qu'on les appelle archétypes ou présences, elles deviennent intelligibles dès que l'auteur expose de quelle structure et de quel système elles sont les propriétés.

Il ne suffit pas de croire, comme nous y invitent d'ailleurs plus d'un scientifique, de David Bohm à Michel Bounias, en passant par

David Peat, Jacques Ruffié et autres experts, qu'il existe un "motif unique" sur lequel la nature travaillerait, reprenant sans cesse le même canevas pour inventer le complexe et la montée incessante de la diversité. Il faut surtout savoir quelle est l'identité et la qualité spécifique (j'allais dire la spécialité professionnelle) de ce principe d'unité.

Consciente qu'il n'est d'autre moyen d'entrer dans le vif du débat, Dominique Aubier pose en chapô - comme nous disons en langage de journaliste - la déclaration d'identité du principe fondateur, ce principe d'unité pressenti dans l'expression "motif unique" et désigné sous d'autres vocables selon qu'il est vu de près ou de loin.

Certains mathématiciens, Raul Mendez par exemple, n'hésitent pas à parler de "modèle absolu". "Principe d'unité" honore l'idée qu'il y ait véritablement une "mise" initiale dont le Tout serait la cause du découpage de la réalité en "unités" reliées entre elles par la similitude fondamentale de cette donnée. "Principe de réalité" ajoute l'idée que nous avons bien affaire à ce "moule", (terme employé par Michel Bounias). Mais ce sont là des approximations.

Ni craintive, ni patiente, Dominique Aubier passe outre : elle va droit au poste culturel que le principe de réalité a mis en place de lui-même pour faire connaître son identité. La tradition hébraïque, la Kabbale, pour l'appeler par son nom, est le "bureau" chargé de délivrer l'acte de naissance du motif unique.

C'est donc là que notre auteur a posé la Question des questions, et obtenu cette réponse : le motif unique est d'essence corticale, il a été conçu comme un cerveau doué de parole et partout la nature déploie des entités réflexives qui sont autant de "sphères d'intelligence" comme disait Maïmonide. L'auteur l'appelle par son petit nom, son nom de baptême au sens initiatique du terme: Rosch.

C'est par ce mot que l'hébreu, langue essentielle, désigne le principe qui fit commencement. Le traduire par "Tête" est insuffisant. Prenant ses directives sur la symbolique de l'alphabet hébraïque, l'auteur appelle Rosch le motif unique considéré dans sa signification structurale, et système Aleph, le même principe de réalité, saisi dans sa fonction de logiciel universel.

L'allusion à l'informatique n'est pas de trop. Il semble bien que le Dieu dont parle Dominique Aubier soit véritablement l'Informaticien en chef...

Mais laissons pour l'instant cet aspect du message.

L'information Rosch-système Aleph suffit : elle permet à Dominique Aubier de se saisir des critères symboliquement prônés par diverses traditions comme faisant partie de leur corpus doctrinal. Les mêmes schémas se répètent d'une tradition à l'autre, les sciences humaines l'ont observé. Les similitudes de concept sont visibles sous la variété des dénominations.

Il est aisé de faire ressortir ces similitudes et de les confronter aux données objectives décrivant le cerveau, en termes d'anatomie et de physiologie cérébrales. La neurologie moderne offre l'énorme complexité de son savoir, il suffit d'en utiliser les éléments. La science médicale agit alors en "détaillant", là où les traditions sont en quelque sorte des "grossistes" et consignent les schémas fondamentaux. La science rassemble les faits qui se sont déposés dans la réalité.

Les particules du savoir objectif se comportent à l'instar de la limaille de fer sur les lignes d'un champ magnétique : elles se rangent sur les courbes tracées par les critères initiatiques. Tel est le travail accompli par et dans La Face cachée du cerveau .

Un travail adapté aux "temps difficiles". Pour accéder au sacré et bénéficier concrètement de "la force salvifique du vrai", les abords ont été déblayés. Le code est à jour. Son universalité est démontrée.

Le système dont il exprime les lois est accessible en langage moderne. Même si, pour s'installer dans l'actualité, il a fallu s'enfoncer dans l'épaisseur des discours scientifiques, lesquels ne sont pas toujours plaisants, le Gai Savoir reprend très vite son style et son allure.

La légèreté revient lorsqu'on a admis que les critères classifiés dans La Face cachée du cerveau sont fondés, sans qu'il soit nécessaire de recommencer l'enquête ayant conduit à cette conviction.

Reste à vérifier que ces archétypes sont bien les lois universelles que la conscience humaine a besoin de s'approprier pour s'accorder à la nature.

III/Le Message proprement dit

* La Face cachée du cerveau constituait le premier volume d'une trilogie dont le deuxième - L'Ordre cosmique ou Comment Dieu se fait penser - vient tout juste d'être publié. Faisant preuve d'une témérité propre aux néophytes, notre auteur se lance dans une équipée raisonneuse des plus ardues : affronter l'énigme du cosmos à l'aide des lois qu'elle a montées en épingle, tout en contactant sans cesse le savoir objectif comme élément de preuve. La table des archétypes dressée dans La Face cachée du cerveau offre alors une grille de lecture révélant l'identité du cosmos.

Gageure, semble-t-il, pour une personne qui n'arbore pas sur la poitrine le badge de la garantie universitaire ou professionnelle. Plus encore, puisque femme, elle appartiendrait au prolétariat qui, sur le plan intellectuel comme sur son bulletin de salaire, n'a pas encore conquis l'égalité avec le clan de la virilité.

Fallait-il, justement, la candeur sans borne du novice pour se lancer dans une telle entreprise ?

Qui s'en plaindrait ?

En guise d'intrigue romanesque, apparaît tout au long de ce livre la situation extraordinaire du cosmos. À l'intérieur du Rosch Primordial, du principe Tête lancé comme motif créateur, notre Univers ne serait qu'un seul hémisphère. Et pas le meilleur!

Tout cortex est formé de deux masses symétriques accolées par leur bord interne. La moitié la plus importante, celle qui reçoit la faculté de parler en la zone de phonation (aire de Wernicke et aire de Broca) est - selon la terminologie proposée par le Russe V. Deglin - l'hémisphère "qui sait". L'autre partie intègre les informations délivrées par son homologue et les adapte aux trois dimensions de l'espace, donnant ainsi place à la représentation concrète des choses : c'est l'hémisphère "qui fait".

Présentant le modèle absolu comme un cortex doué de parole, notre analogiste fait apparaître, par un jeu de comparaison entre le semblable et le semblable, que notre cosmos est l'hémisphère "qui fait" d'une unité primordiale dont le "qui sait" est resté de l'autre côté, à l'état irradiant de pur système.

Dans sa fonction de vrille perçant l'inconnu, la Science a subodoré l'existence d'un grand Ailleurs : la théorie des univers parallèles n'est pas loin de celle que Dominique Aubier dégage des implications du langage biblique. Mais passons !

Passons à l'essentiel, à cette notion de base que l'Univers soit matériel et seulement matériel car il est l'hémisphère matérialisant à l'état de pure définition. C'est dans une telle entité que nous vivons, parqués sur une sorte de neurone, la planète, notre Terre dont un livre nous dit que nous n'avons plus que 5000 jours pour la sauver (Edward Goldsmith, Peter Bunyard, Nicholas Hildyard, Patrick McCully, 5000 jours pour sauver la planète, éditions France-Loisirs, Paris, 1991).

Trois ans (plus d'un cinquième du délai prévu) ont déjà été perdus ! On comprend en quoi consiste l'acuité d'un discours nous donnant à voir la nature de notre implantation sur la seule et unique planète du système solaire où la vie se soit organisée !

Comment scruter avec efficacité la difficulté spécifique à notre époque sans commencer par voir clair dans ce qui est, pour nous êtres humains, la condition initiale ? Il ne suffit pas d'habiter la Terre, il faut savoir l'entourer d'une couche vivante de conscience humaine.

Le cosmos est ce qu'il est. Mais dans un cortex, deux sortes d'évolutions sont à considérer : celle qui façonne l'organe, et celle qui inaugure le dynamisme fonctionnel dans l'organe en cours de construction. Par là où elle est une parcelle de la matérialité organique du cosmos, la Terre est un support, une cellule.

L'énergie qui anime un cerveau doit la frapper pour qu'il y ait activité fonctionnelle. La vie sur Terre serait le fruit de ce dynamisme. L'évolution générale, cette évolution qui construit tour à tour le minéral, le végétal, l'animal et l'humain, serait le produit rythmé d'une énergie ambulante conduite par un archétype.

Cette superbe construction, dont l'homme est le couronnement, se serait formée sur la lancée d'un premier échange latéral entre le "qui sait" et le "qui fait" du Rosch primordial. Cette entité fondatrice ne fonctionnerait que sur les commandes du système Aleph, logiciel d'une performance insurclassable et dont notre propre informatique reproduirait de loin le génie. Rien d'autre ne mènerait le grand jeu de l'Univers, seulement les archétypes du modèle absolu.

De tout temps, cette lecture de l'Univers a été le fait des initiés ; aujourd'hui, elle trouve mille et une confirmations dans le savoir objectif. Décryptée par les moyens du système Aleph, l'hypothèse biblique semble corroborée par les découvertes scientifiques les plus fines, elle est en résonance avec les théories scientifiques les plus abstraites et les plus subtiles.

Dans ces conditions, la prendre au sérieux c'est considérer, en totale concordance avec le principe anthropique fort, l'apparition de l'homme comme le résultat d'un projet initial. Dès sa "mise en être" - en même temps que "sa mise en marche" - l'Univers savait que l'homme viendrait, que la conscience serait en lui. Qu'en est-il, dès lors, de nos êtres ? Qu'est-ce que la conscience, et quelle est sa mission ?

En cela se résume le message le plus aigu que veuille passer l'ordre cosmique : notre mission, celle de la conscience dont nous sommes les glorieux porteurs, serait de prendre note, une fois pour toutes, du conditionnement systémique mis en oeuvre par le principe de réalité. Réaliser la performance intellectuelle de comprendre le réel en fonction du système qui l'a suscité et continue de le susciter. Autrement dit, retrouver le système Aleph.

Et c'est là sans doute que résiderait le danger actuel : rien, dans la culture en mouvement sur le globe, ou presque rien, ne se révèle propice à une telle cause. D'où le mécontentement dramatique du Rosch primordial. L'idée qu'il porte en tête ne trouverait pas son issue.

Les forces constructives qui sont à l'origine de la rationalité, de la science, de l'industrie et des méfaits, toutes les pollutions qui s'ensuivent, ne permettraient pas l'éclosion de la vérité. L'homme serait la première victime de cet engagement outrancier dans un mécanisme évolutif que la structure Rosch et le système Aleph recommandent de ne pas vivre.

Il ne s'agit pas de revenir en arrière, (encore que, lorsqu'on a commis une erreur, il faille repartir du point même où la tromperie s'est créée), mais de très vite - très, très vite ! - réaliser la performance demandée par l'ordre des choses : instituer la vérité afin que les forces salvifiques agissent au service de l'humanité sur Terre d'abord, pour que l'évolution cosmique continue ensuite.

Pour la vie future du cosmos, pour l'avenir de l'Univers, rien n'est plus utile que l'ajustement susceptible de faire "philosophie planétaire" à partir de la doctrine du sacré, remontée à son niveau messianique, grâce aux sciences et aux forces de démonstration qu'elles libèrent. Dans cette entreprise, le rôle de la conscience est primordial.

Actuellement, l'être humain est ce qu'il y a de plus précieux dans l'Univers. La possession de la conscience nous assigne l'obligation d'être des partenaires responsables au sein de la Création.

Inutile de compter sur les petits hommes verts (aujourd'hui devenus "petits gris") pour nous éviter la tâche d'apprendre le système Aleph et de vivre en fonction de ses archétypes.

Il n'y aura d'avenir capable de peupler l'Univers qu'au prix de notre propre intercession.

Elle est à réaliser aujourd'hui. Tout de suite.

 

 

Rendez-vous avec une femme extraordinaire

En 1989, Véronique Skawinska, journaliste et écrivain, racontait, dans “ Rendez-vous sorcier avec Carlos Castaneda ” (Denoël) , comment une femme de connaissance l’avait chargée d’apporter un message à Carlos Castaneda. En quelques jours, appliquant la méthode de lecture des signes enseignée par cette femme, elle avait réussi à trouver la piste du sorcier et à obtenir un rendez-vous avec lui, à l’heure exacte, au jour dit et à l’endroit précis indiqués par les procédés de la Connaissance. Cette femme c’était Dominique Aubier, « la femme extraordinaire » que le film de Joële van Effenterre, “ Après la Tempête”, sort aujourd’hui de l’ombre pour éclairer nos vies.
Véronique Skawinska a demandé à l’écrivain et à la réalisatrice de nous dévoiler le mystère de leur fascinante collaboration.


Véronique Skawinska : La première chose extraordinaire, c’est ce long métrage consacré à une inconnue. Comment se fait-il qu’en dépit de votre œuvre impressionnante, autant par le nombre d’ouvrages que vous avez écrit que par leur contenu, on n’ait jamais entendu parler de vous, ni dans la presse, ni à la télévision?

Dominique Aubier : Je suis quelqu’un “d’après la tempête”. Tant qu’il n’y aura pas une tempête très violente, les pages de mes livres ne seront pas soulevées. Et, jusqu’ici, la tempête n’a pas été assez forte… En réalité, nous vivons dans un pays où contrairement à ce que l’on croit, la liberté de s’exprimer n’existe pas. Je suis en prison, dans la prison de la pensée occidentale. À part “La face cachée du cerveau”, pas une seule maison d’édition n’ a accepté mes livres et, s’ils existent, c’est parce que j’ai puisé dans mes économies.
Ma pensée dérange.
L’intelligentsia française me méprise parce que je la minimise.

V.S : Alors, pourquoi et comment ce film sur une inconnue qui dérange ?

D.A : Quand on travaille dans le sacré, des miracles se produisent. Ce film est un miracle. Un coup de grâce. Quand j’habitais l’Andalousie, une jeune femme était venue avec son mari en voyage de noces. Trente ans après, le 9 janvier 2000, j’ai reçu une lettre d’elle... Je l’ai immédiatement appelée pour l’inviter à déjeuner. Deux heures plus tard, elle était ici. Ce furent des retrouvailles somptueuses. Intelligentes. Elle avait fait son propre chemin et moi le mien. Nous nous retrouvions dans l’esprit et dans une certaine compréhension du réel. Elle était cinéaste. Quinze jours après, elle m’appelle pour me dire “Je fais un film sur vous!” et le 7 mars elle tournait! Les bras m’en sont tombés bien que je sache que ces coups de grâce ne tombent que sur des personnes depuis longtemps empêtrées dans les oppositions…

Joële Van Effenterre : Dominique Aubier dit que Don Quichotte lui est tombé sur la tête, moi, avant de venir la voir, c’est mon toit qui m’est tombé sur la tête! En effet le toit de ma maison s’est envolé le 26 décembre 1999, lors de la tempête, et ça m’a plongée dans une grande inquiétude. J’ai eu besoin de me précipiter vers une mère, une grand-mère, quelqu’un qui pouvait me rassurer, me donner des explications, ou me dire que j’avais raison d’avoir peur. Et j’ai repensé à Dominique.. J’avais suivi de loin en loin son travail, tout en me disant je la retrouverai un jour... Et là, c’est devenu impératif. J’ai eu le sentiment d’être totalement guidée... Elle m’a parlé pendant presque 6 heures d’affilé, c’était comme une source qui ne tarissait pas, l’aboutissement de quarante ans d’études de la Connaissance. J’ai eu envie que son message soit entendu de façon plus large. J’ai pensé que c’était ma «mission» et que j’allais le faire à tout prix. À partir du moment où j’ai pris cette décision, toutes les portes se sont ouvertes…

V.S. : Que pensez-vous de ce film miraculeux?


D.A. : J’ai été très étonnée de me voir dans les yeux de Joële.. De l’intérieur, j’ai une mécanique un peu plus compliquée, mais la femme que je vois sur l’écran, me plaît. Si je la rencontrais, je lui ferais la bise... Je l’ai trouvée naturelle, intéressante, marrante.

J.V.E. : J’ai ajouté le sous-titre : “Portrait d’une femme extraordinaire” parce qu’ il a 12 ans j’avais fait un «Portrait d’une femme ordinaire» qui était ma grand mère, et c’est ainsi que j’ai perçue notre rencontre.... Le peintre peint son modèle avec amour, en essayant de percer son mystère et sa vérité. C’est ce que j’ai fait, en toute modestie. J’ai lu beaucoup de ses livres avant de tourner le film, mais malgré tous mes efforts, je ne pouvais pas m’aventurer sur le terrain de la Connaissance. Je pouvais tout juste dire à Dominique : “vous verrez dans mes yeux si vous partez dans de trop grandes hauteurs... que je ne comprends plus”. Dominique me parle à moi et, à travers moi, j’espère au plus grand nombre. Ce film n’explicite pas le «système de vérité» qu’elle a mis en lumière, mais il présente la femme vivante et penseuse, et c’est déjà capital.

V.S. Quels sont le rôle et la place de ce film par rapport à votre œuvre?


D.A. : Soyons sincère et simple. Mon œuvre est très importante, mais emmerdante à lire, et les lecteurs qui la possèdent sont ceux qui étudient. Grâce au film, le public, qui est très paresseux, peut la connaître sans travailler. C’est le plus grand service que l’on puisse rendre à mon travail : indiquer qu’il existe sans obliger les gens à le découvrir sur la table cloutée des fakirs…

S.V.:Pourquoi dans l’Ordre Cosmique et d’autres travaux, confrontez-vous sans cesse votre pensée à la science ?

D.A. : Savez-vous pourquoi la sagesse est symbolisée par la chouette ? Parce que le propre de l’être de Connaissance c’est de regarder, avec deux grands yeux, la gauche et la droite, c’est à dire la science et la Connaissance. Je n’accepte aucune notion initiatique qui ne soit pas reflétée par le savoir scientifique. C’est une règle très profonde de la Kabbale qui s’appelle “regarder par la fenêtre”. Ma chance, c’est de penser en fin de cycle (et de siècle) alors que la science a déjà fait son boulot. Je n’aurais pas pu accomplir ce travail au 18ème siècle. Aujourd’hui, le spectre du savoir scientifique est d’une largesse, d’une générosité incomparable, et j’y puise sans vergogne. Cela me permet de vérifier ce que l’on me dit et de savoir si je le comprends bien. Je n’accepte de parler que de ce que j’ai compris ainsi. C’est mon côté “mère réaliste”. Je marche sur terre. Il me faut du réel.

V.S. : En quoi vos travaux peuvent-ils être utiles à la recherche scientifique ?


D.A. : Certains scientifiques, qui s’intéressent à mes travaux, ont parfaitement compris que la leçon de la Connaissance est saisissable dans leur propre savoir et qu’ils ont bien besoin de l’explication. Mais actuellement la recherche s’est égarée. Elle déraille dans un délire d’inventions. Dans un cycle futur, la Connaissance sera un élément extraordinaire de méthode pour redécouvrir et surtout maîtriser ce que l’on croit savoir. Quand elle sera un système de pensée accepté par la culture et les universités, et qu’elle se transportera dans le monde comme un outil, comme l’instrument qu’elle est, les découvertes seront déconcertantes de génie. Munis de directives, les chercheurs auront des capacités de sondage infiniment plus profondes et une imagination mille fois plus développée. Tout ce qui dans la Connaissance fait lumière sur un problème peut devenir intéressant pour la science et c’est ce qui se produira dans un avenir prochain. Prochain… disons dans cent ans ! Le temps d’instruire le monde ! Ce qui m’ennuie dans cette affaire, c’est de voir à quel point Dieu a le temps ! Il a l’éternité pour lui… il devrait m’en donner un petit bout !
 

 

Dans le bon sens

par Véronique Skawinska

Voici plusieurs décennies, alors que, romancière, elle évoluait dans les milieux intellectuels parisiens, Dominique Aubier a reçu Don Quichotte sur la tête. Comme elle le raconte dans le film, “sa tête a gonflé au point qu’elle ne pouvait plus passer sous les portes…”.
En lisant et en relisant inlassablement Don Quichotte, elle a réalisé que des vérités universelles se cachaient sous l’extravagance de ce roman codé, une doctrine naturelle que l’humanité, depuis qu’elle existe, s’applique à saisir. Pour les utiliser et les donner à comprendre, elle a étudié et décrypté une grande partie des connaissances planétaires au travers des traditions, des cultures et des sciences, et elle en a déduit qu’à l’évidence, on retrouve des points communs, une insistance à décrire les mêmes systèmes, les mêmes motifs, exprimés avec des langages symboliques variés. Plus de quarante années de travail têtu lui ont permis d’extirper des lois universelles et de les exprimer en clair dans un langage moderne et scientifique.

Ces grandes lois de fonctionnement qui régissent l’univers s’appliquent à tous les systèmes, du plus grand au plus petit, y compris, et avant tout, à nos vies personnelles. Les plus simples à comprendre et à utiliser sont: l’unité fondamentale, le redoublement (les deux grandes étapes de réalisation de toute histoire), la droite et la gauche, les trois niveaux d’organisation, les six grandes étapes qui se terminent en une septième globalisation, et le stop. La meilleure représentation que l’on peut s’en faire siège en chacun de nous et nous anime : c’est le cerveau humain...

L’univers fonctionne à la manière d’un cerveau, un gigantesque cerveau dont une hémisphère constitue le visible et l’autre, l’Invisible. Cette thèse était contenue dans le premier mot de la Bible “Béreshit” que Chouraqui traduit si judicieusement par “en tête”. Selon la thèse hébraïque, le motif unique régissant tout l’univers est analogue au cortex humain, même structure, même système. Sa substance qu’on appelle le “manteau”, s’étend d’un seul tenant. Ce tissu est formé de six couches repliées en deux masses symétriques en miroir (structure permettant la réflexion !), anatomiquement séparées par un sillon profond qui exprime bien la dualité dans l’unité. Chaque aire a sa fonction, mais l’aire du langage n’existe que dans une seule hémisphère. Cette aire du langage est le propre de l’homme avec tout ce que ceci implique quant au rôle qui nous est échu en tant que créature accomplie de l’évolution.

L’étude du cerveau et de son fonctionnement par Dominique Aubier est totalement révolutionnaire. Bien entendu, elle n’a pas — et ne prétend pas avoir — inventé les lois qui régissent le réel. Son œuvre est un flash tonitruant qui éclaire, désocculte et illumine notre réflexion pour nous projeter dans l’action.

En 2001, nous ressentons qu’en dépit — ou à cause — de ses technologies et de ses sciences, notre monde se fourvoie et va droit dans le mur. Que les plus belles découvertes explosent en catastrophe dans le fond de l’impasse. Dominique Aubier propose un code de la vie comme il y a un code la route ! Elle nous aide à prendre conscience du cul-de-sac en nous donnant les jumelles indispensables pour observer en relief les manifestations du réel et les événements afin d’en tirer du sens. Les clefs qu’elle nous livre nous permettent de lire les panneaux indicateurs, et nous prenons espoir qu’il est encore et toujours possible de redresser la barre pour naviguer dans le bon sens. Chacun pour soi et tous ensemble. La tempête qui a frappé la France à la fin du millénaire est une tragédie du “mauvais sens” qui, pour des raisons mercantiles, modifie le climat de la planète. La maladie de Kreuztfeld-Jacob — qui atteint le cerveau ! — est provoquée par l’aberration consistant à transformer en cannibales des vaches naturellement herbivores. C’est parce qu’ils choquent manifestement notre “ bon sens ” et que chacun d’entre nous en ressent personnellement l’aberration que ces problèmes déchaînent d’intolérables scandales.
“Science sans conscience n’est que ruine de l’Ame”. La Connaissance est la science du sens. La science est régie par la loi du nombre. Il est urgent que Sciences et Connaissance dialoguent enfin, c’est à cette rencontre que Dominique Aubier nous invite magistralement.

Lien vers les sites parcourir bibliomane - Courriel
© Sannyasa - 2002 - 2013